Texte
"A six ans, j'étais seul, peut-être malheureux, mais je n'avais aucun point de repère qui me permît d'appeler mon existence solitude ou malheur.
Je n'étais ni heureux ni malheureux. J'étais un enfant seul. Cela, je le savais. Point farouche de nature, j'ébauchai de timides amitiés avec les bambins de l'école coranique, mais leur durée fut brève. Nous habitions des univers différents. J'avais un penchant pour le rêve. Le monde me paraissait un domaine fabuleux, une féerie grandiose où les sorcières entretenaient un commerce familier avec les puissances invisibles. Je désirais que l'Invisible m'admît à participer à ses mystères. Mes petits camarades de l'école se contentaient du visible, surtout quand ce visible se concrétisait en sucreries d'un bleu céleste ou d'un rose du soleil couchant. Ils aimaient à grignoter, sucer, mordre à pleines dents. Ils aimaient aussi à jouer la bataille, se prendre à la gorge avec des airs d'assassins, pour imiter la voix de leur père, d'insulter pour imiter les voisins, commander pour imiter le maître d'école." Ed. Seuil, P.9
QUESTIONS
1-Quelle différence y a-t-il entre le narrateur et ses camarades de classe?
2-Relevez du texte le champ lexical du rêve.
3- Situez le texte dans le roman.
4-Quelle figure de style est exprimée dans la phrase soulignée?
Faites un effort personnel, ensuite voir les réponses ci-dessous.
REPONSES
1- Le narrateur est isolé, calme et a un penchant pour le rêve et l'invisible ; ses camarades de classe sont attirés par le visible et le concret et ils sont violets.
2-Le champ lexical du rêve: le rêve, l'invisible, une féerie, fabuleux, mystères.
3- Le texte se situe au début du le roman.
4-La figure de style exprimée dans la phrase soulignée est la métaphore ou la personnification.